A plus d’un demi siècle d’existence, jamais l’ordre des médecins n’avait par le passé connue une pareille victoire. Il s’agit; de la réforme médicale de 2013 ayant abouti à la fermeture de 17 Pipes sur les 23 existants au moment des faits.
Une victoire historique qui débute pourtant comme un jeu en 2011, à l’amphi théâtre de l’université de Yaoundé 1, lorsque profitant d’une cérémonie des Lauréats, le président de l’ordre des médecins dans une allocution interpelle directement le premier ministre chef du gouvernement sur les dérives autour de la prolifération des IPES. Du haut de cette tribune, le Dr Guy Sandjon présente cette situation comme principale cause de la dégradation de la qualité de la formation.
Prenant ainsi à contre pied l’Etat pour qui, il est à l’époque question de poursuivre l’ouverture des IPES pour favoriser l’atteinte du ratio médecin/Habitant.
Vécu au départ comme un choc voir même une humiliation pour le gouvernement, les arguments à la fois objectifs et scientifiques présentés avec méthode par le président de l’ordre et son équipe, permettront un changement de paradigme aboutissant, à la mise sur pied d’une commission constituée d’experts après moultes tractations. Ainsi quatre principales recommandations sont adressées aux pouvoirs publics :
Arrêt de délivrance des autorisations, Évaluation des structures existantes par une commission internationale, Fermeture des structures illégales et, l’instauration d’un concours commun « Numerus Clausus« .
Propositions bien examinées par l’État puisqu’au terme des travaux de la commission, 17 IPES sont fermés sur les 23 existants. Une décision courageuse qui la même année s’accompagnera d’un concours national pour donner la chance aux étudiants en médecine dans les facultés fermées. Il sera également produit la même année, le texte sur la formation médicale.
Une triple victoire historique et surtout sans précédent que l’ONMC doit au sens élevé de diplomatie qui caractérise l’équipe conduite par président Guy Sandjon d’une part et, a l’esprit d’humilité et de responsabilité des pouvoirs publics représenté par le Pr Jacques Fame Ndongo ministre de l’enseignement supérieur. Depuis lors, la qualité de la formation des médecins camerounais est de moins en moins remise en question. Une atmosphère sereine qui permet à l’Etat d’avoir une main mise sur la formation et à la coopération de de bénéficier des acteurs conscients et soucieux de la préservation de la vie.